Mais qu'est ce qui s'est passé ? + MOANA

21 avril. Les séances de rééducation étaient le pire moment de la journée à passer, même si je ne pouvais y couper si je voulais arriver à remarcher un jour et surtout le plus rapidement possible. Parce qu'après deux ans à être dans ce fauteuil, j'aimerais retrouver une vie plus que normale, où je ne serais pas obligée d'aller à l'hôpital tous les jours. Même si dans le fond cet accident m'aura permis de me rapprocher de mon meilleur ami, j'aurais tellement aimé  ne jamais l'avoir eu. Parfois il m'arrive encore de faire des cauchemars au sujet de cet accident mais je réalise très vite que ce n'est plus qu'un lointain souvenir dans ma tête. Et ce même si mon corps ne s'en ait pas vraiment encore totalement remis. Je venais donc d'arriver à l'hôpital pour une énième séance de rééducation quand une personne vint me percuter, je leva la tête et là je pus apercevoir la femme de mon frère. Angus m'avait parlé il y a quelques jours du réveil de Brooklyn et du fait qu'il l'avait revu il y a peu mais j'ignorais que j'allais la croiser au détour d'un couloir d'hôpital. Alors lorsqu'elle fut surprise de me trouver ici, je décidais de venir lui répondre. "Ce n'est pas grave, je n'ai rien", venais je de dire avant de reprendre. "Brooklyn ? Oui c'est bien moi et je viens ici depuis deux ans pour ma rééducation et toi alors, tu arrives à te réadapter à ta nouvelle vie ?", venais je de lui demander sans évoquer mon frère parce que je ne comptais pas m'immiscer entre eux, juste soutenir mon grand frère à ma manière.

21 avril. Revoir mon ancienne belle soeur dans ce lieu où j'avais pris désormais l'habitude de m'y rendre tous les jours était totalement lié au fruit du hasard. Certes il y a quelques jours, mon frère m'avait confié qu'elle s'était réveillée et qu'il l'avait revue par hasard en ville. Mais je n'aurais jamais cru la retrouver dans ces conditions et surtout pas ainsi. Après tout, même si elle devait être là suite à son coma prolongé, il y avait tout de même peu de chances de se croiser au détour d'un couloir et surtout pas avant une énième séance de rééducation qui rythmait mon quotidien depuis deux longues années. Quoiqu'il en soit, j'étais surprise mais pas mécontente de voir qu'elle allait bien malgré ce coma qui lui avait pris pas mal de choses de son ancienne vie. D'ailleurs, elle vint me demander ce qui s'était passé pour que je sois en fauteuil avant de venir me dire qu'elle survivait et réapprenait à se faire à sa nouvelle vie, elle qui pensait retrouver son ancienne vie. Alors je vins lui répondre. "Oh un accident de la route comme cela peut arriver", lui disais je, sans trop vouloir entrer dans les détails car même si je suis arrivée à vivre avec ce handicap, je n'ai toujours pas vraiment pardonnée à mon ex petit ami d'avoir un peu brisé ma vie. Elle décidait alors de me demander si j'avais du temps. Je me rendis compte que ma séance n'était pas avant deux bonnes heures, assez de temps pour papoter comme au bon vieux temps avec celle que j'avais toujours considérée comme une soeur. Alors je vins lui répondre. "Et bien ma séance de rééduc n'est que dans deux heures donc on peut tout à fait aller à la cafétéria de l'hôpital. Qu'en dis tu ?", lui répondais je, me doutant qu'elle allait confirmer ma proposition puisque c'était son idée de base.