Envoyons-nous en l'air - Adria

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(envoyons-nous en l'air)
w/ nemo & adria ♡

 « Bien sûr que ça va. J'adore les surprises. » souffla-t-elle en s'asseyant gracieusement dans la voiture, avant de faire exploser sa bulle de chewing-gum. Elle glissa ses doigts dans ses cheveux pour les tirer en arrière et croisa les jambes, à la fois anxieuse et excitée par la situation. (…) En voyant le panneau JFK Airport, Adria sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine. Elle espérait sincèrement se tromper, et la panique la gagna.  « Dis-moi qu'on part en vacances. » supplia-t-elle en jetant un coup d'oeil terrifié au téléphone de Nemo. La brune tenta de sourire pour donner le change, mais cela ressembla davantage à une horrible grimace qu'à une franche expression de joie. Mais non, ils ne partaient sûrement pas en vacances, pas au milieu de la semaine en plein semestre de cours. Ses jambes se mirent à trembler, la chaleur l'envahit et elle tourna à l'écarlate. Comment expliquer qu'il s'apprêtait à la confronter à la seule phobie de sa vie ? Monter debout sur une chaise était la seule limite de hauteur qu'elle pouvait atteindre. L'avion était une horreur sans nom – jamais Adria ne s'asseyait du côté du hublot et faisait en sorte de ne pas prêter attention à l'extérieur.  « Je peux pas faire ça. Je suis pas fringuée pour. » mentit-elle en retenant Nemo par le bras et en baissant les yeux vers son jean slim noir, son tailleur gris et ses chaussures à talons d'une hauteur indécente. Ca, c'était la partie immergée de l'iceberg. Mais avouer avoir peur lui écorchait la gueule, Adria n'était pas du genre à crier sur tous les toits quand ça n'allait pas. Elle avait confiance en lui pourtant, ils avaient déjà réalisé des défis ensemble et ça c'était toujours bien passé. Mais ça … Non, c'était beaucoup trop.  « Et puis j'ai la gueule de bois, imagine si je vomis en plein vol ! » Mais déjà le pilote se présentait à eux, et son sang ne fit qu'un tour. Adria se cacha derrière Nemo en espérant être oubliée, ou mourir sur place.

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w/ nemo & adria ♡

Un saut en parachute. Il ne manquait plus que ça. Un tour en avion à réaction, d’accord. En ULM aussi. Mais ça … Le visage d’Adria acheva de se décomposer. Prise de nausée, elle se retint de fondre en larmes pour ne pas perdre la face devant Nemo, devant les voyeurs qui les observaient via le téléphone de son ami, ni même devant le pilote qui était plus canon que prévu. Elle inspira une grande bouffée d’air, serra les poings et garda la tête haute, bien qu’elle soit littéralement morte de peur. C’était le genre de chose qui lui donnait envie de se réfugier dans les jupes de sa mère en chouinant. Adria se promit de faire passer Nemo à tabac une fois les pieds posés sur terre, en guide de représailles. « Je te jure que je te tue, si je survis à ça. » siffla-t-elle entre ses dents en les suivant dans l’avion, sur ses talons devenus des entraves – si seulement il l’avait prévenu de porter une tenue adaptée ! « Prenons le même. » répondit-elle plus fort, sourire faussement sûr aux lèvres, pour être entendue des organisateurs qui s’affairaient déjà à leur passer l’équipement de sécurité. Adria eut droit à une remarque sur sa tenue qu’elle occulta complètement, préférant ne pas en rajouter à son état de stress et de colère. La brune ferma les yeux durant le temps où l’avion s’élevait dans les airs, le souffle court. Elle tenta de se concentrer comme elle le faisait avant les matchs de handball, mais rien n’était comparable à la terreur qu’elle ressentait en cet instant. Le bruit du moteur, le pilote qui était obligé de crier pour leur parler, la place exiguë, savoir que bientôt elle s’élancerait dans le vide, c’était trop. Elle maudit Nemo encore et encore dans son esprit, inventant mille scénarios dans lesquels elle le trucidait. « Il va falloir y aller, vous êtes prêts ? » demanda le pilote, en mettant un coup de pression à Adria qui sentit son cœur la lâcher définitivement. Ses jambes refusaient de lui obéir, mais elle répondit un bref : « c’est parti, » pour se donner du courage et motiver Nemo à lancer l’impulsion. La porte de l’avion s’ouvrit – et ce fut la fin du monde qui se présenta à elle.

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Adria serrait le téléphone de Nemo de toutes ses forces dans sa main pour filmer la scène, puisqu'elle était plus bas que lui et pouvait cadrer sur leurs deux visages plus facilement qu'il n'aurait pu le faire. Et puis, il était chargé d'ouvrir le parachute et ne pouvait s'embarrasser de son téléphone portable pour filmer le défi. Question de vie ou de mort. Se concentrer sur cela, le bras de Nemo et sa voix empêcha la jeune femme de faire un arrêt cardiaque.  « C'est pas grave, ça va. » finit-elle par crier pour qu'il l'entende malgré le vacarme que faisait l'air dans leurs oreilles. Après tout, ce n'était pas la faute de Nemo, mais des voyeurs. C'était eux qui avaient lancé ce défi à son ami – et Adria était à peu près sûre qu'ils savaient qu'il l'emmènerait elle, puisqu'elle était Kappa et qu'ils avaient déjà réalisé des défis ensemble. Tout était question de statistiques. Il était hors de question de montrer une face d'elle terrifiée et larmoyante. Alors, dans un effort ultime, Adria se permit même de crier et de lâcher prise pour se détendre. Elle lâcha le téléphone du regard pour s'efforcer d'observer le paysage, sublime et impressionnant. Certes elle était terrifiée, mais la vue était à couper le souffle.  « C'est magnifique ! » cria-t-elle encore. Le monde était différent vu d'ici. Si elle n'avait pas eu une peur panique de mourir, Adria aurait même pu apprécier la sensation. […] Vint finalement le moment d'ouvrir le parachute. La brune lâcha un Woo de surprise à cause du choc, grimaça quand sa cage thoracique fut compressée dans les sangles. Le reste du trajet vers le sol se fit dans le calme : c'était bien moins terrifiant que la chute libre. Les battements du cœur d'Adria s'apaisèrent un peu, et le téléphone captura sans doute deux visages plus sereins.  « C'est pas si terrible finalement. Je te hais, mais je ne te tuerai pas à l'atterrissage. Promis ! » avoua-t-elle finalement, avec un sourire amusé. C'était clair, elle ne recommencerait jamais plus une chose pareille, mais peut-être que ça l'avait un peu rassurée avec le fait que la hauteur ne tuait pas les Hommes. On ne mourrait pas de vertige. C'était au moins l'enseignement qu'elle aurait tiré de cette journée. Adria lança un baiser vers le téléphone de Nemo, avant de se reconcentrer sur lui.  « Est-ce qu'on essaie d'atterrir dans le champ, là-bas ? Y a plein de place ! » Parce qu'ils n'étaient pas encore tout à fait tirés d'affaires ; l'atterrissage était un moment important et tout aussi dangereux. La jeune femme inspira une grande bouffée d'oxygène. L'inquiétude remonta en flèche, mais elle tâcha de ne rien en montrer.

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